Be.Share : quand les bâtiments s’entraident pour la transition énergétique
Le projet Be.share consiste à créer, d’ici mi-2028, un réseau thermique pour le quartier Nord de la Région de Bruxelles-Capitale, dans le cadre de l’élimination progressive des énergies fossiles.
Dédié à la transition énergétique et technologique, Be.Share est l’unique projet belge retenu dans le cadre du 3e appel à projets de l’European Urban Initiative (EUI). Porté par Bruxelles Environnement en partenariat avec les intercommunales Sibelga et Vivaqua, l’entreprise Karno, la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et l’asbl Convivence, il bénéficiera d’un financement d’environ 5 millions d’euros de l’Union européenne.
Un réseau thermique basé sur l’efficacité collective
Inscrit dans la stratégie de décarbonation de la Région bruxelloise, le projet Be.Share repose sur des technologies avancées, encore très rares en Europe. Dans un premier temps, il vise à alimenter, via un réseau thermique bas carbone, des bâtiments de types différents (immeubles de bureaux et logements, privés et sociaux) du quartier Nord de Bruxelles.
Long d’un kilomètre, ce réseau de chaleur permettra une consommation mutualisée entre ces bâtiments à besoins énergétiques complémentaires, en s’appuyant sur une double boucle de température (20 °C et 10 °C).
Un partenariat public-privé
Porté par Bruxelles Environnement, le réseau Be.Share est développé en collaboration avec l’intercommunale Sibelga et l’entreprise privée Karno, opérateurs essentiels pour l’intégration des infrastructures thermiques dans le maillage énergétique bruxellois.
Il utilisera des sources d’énergie renouvelables locales : la géothermie (récupération de chaleur sous l’espace public) et la riothermie (récupération de la chaleur contenue dans les eaux usées), rendue possible grâce à l’expertise de l’intercommunale Vivaqua.
L’évaluation scientifique du système et de sa réplicabilité sera assurée en partenariat avec la VUB (Vrije Universiteit Brussel), qui possède une expertise académique essentielle à la viabilité à long terme du projet.
Vers la solidarité énergétique
En reliant au sein d’un même réseau de chaleur des bâtiments très différents, Be.Share introduit une dimension nouvelle de solidarité énergétique.
Le défi consistait en effet à répondre à une question complexe : « Comment garantir une réduction maximale des émissions de CO₂ à l’échelle d’un quartier ? » Des solutions isolées pour chaque bâtiment, comme l’installation de pompes à chaleur, n’auraient pas permis une telle optimisation. En favorisant les échanges de chaleur entre bâtiments aux profils de consommation différents, le système rend possible une gestion collective plus efficace, tout en tenant compte des contraintes sociales.
Une réduction importante des émissions de CO2
Ce système permettra de réduire les émissions de CO₂ d’environ 1 500 tonnes par an, contribuant ainsi à lutter contre le changement climatique. Incarnant une nouvelle génération de réseaux thermiques urbains indépendants des énergies fossiles, il accompagnera l’abandon progressif de celles-ci.
Un projet cofinancé par l’Union européenne
Le développement de Be.Share bénéficie d’un budget de 6 249 489 euros, dont 4 999 591 seront financés directement par le programme EUI. 3 800 000 euros seront dédiés aux investissements infrastructurels.
Si Be.Share remplit toutes les conditions préparatoires, le déploiement opérationnel du réseau commencera en octobre 2025 et sa mise en service est prévue pour mi-2028.
Impliquer les citoyens…
La collaboration avec les citoyens et citoyennes, portée conjointement par l’asbl Convivence et Bruxelles Environnement, constitue un autre aspect clé du projet Be.Share.
Pour une transition énergétique accessible à tous, 331 ménages habitant des logements sociaux participeront au projet dès son démarrage. Sensibilisés à l’importance d’une énergie plus verte et plus durable, ces Bruxellois et Bruxelloises seront formés aux comportements et usages les plus appropriés pour optimiser les gains énergétiques du nouveau réseau.
… et d’autres villes en Europe
Enfin, Be.share inclut également une coopération internationale avec trois « Transfer Cities » européennes, qui suivront l’évolution du projet pour en adapter le modèle dans leurs propres contextes urbains.