La présidence belge nous interpelle sur la gestion des risques climatiques
La présidence belge du Conseil de l’UE s’est terminée ce 30 juin, marquant la fin de six mois intenses d’échanges et de négociations. L’occasion pour la Belgique et ses trois régions de sensibiliser pendant ces six derniers mois les acteurs locaux, européens et internationaux sur trois enjeux clefs liés à la transition écologique : l’adaptation et la résilience, la transition juste et l’économie circulaire. Un accent particulier a été mis sur l'adaptation et la résilience aux effets du changement climatique. Voyons cela de plus près.
L’année 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial et, en Europe, le réchauffement est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale. La présidence belge a donc interpellé les experts et décideurs politiques sur notre gestion des risques climatiques.
Prendre conscience des risques et briser les silos
Pour ce faire, elle s’est appuyée sur l’Évaluation européenne des risques climatiques (EUCRA), publiée le 11 mars par l’Agence européenne pour l’environnement. L’évaluation, première en son genre, identifie 36 risques climatiques qui menacent notre société et qui peuvent s’aggraver sérieusement si des mesures urgentes et décisives ne sont pas prises. Dans sa Communication sur la gestion des risques climatiques publiée le lendemain, la Commission met en avant les pistes d’action à disposition des Etats membres et de l’UE pour mieux gérer ces risques.
Ces deux documents ont ainsi été présentés dans une dizaine de groupes de travail au sein du Conseil, l’objectif étant de ne pas limiter le dialogue à la seule sphère environnementale, mais de l’étendre au-delà. Les domaines de l’énergie, de la protection civile, du tourisme, des finances et du budget mais également le secteur de la santé et celui de l’industrie ont ainsi été sensibilisés par les équipes de la présidence belge à l’urgence des risques climatiques, au coût croissant de l’inaction et à la nécessité d’une réponse politique systémique, y compris au niveau de l’UE.
A titre d’exemple, dans leurs conclusions du Conseil adoptées le 29 mai 2024, les Ministres de la santé demandent la mise en place d’un programme sur le climat et la santé suivant l’approche “One Health”, et prenant en compte l’impact des températures extrêmes, les synergies entre la température et la pollution de l’air, les maladies à transmission vectorielle, les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations et les sécheresses, la qualité de l’eau et la sécurité alimentaire. Dans leurs conclusions adoptées le 17 juin 2024, les Ministres de l’environnement et du climat ont quant à eux appelé la Commission européenne à apporter une réponse proactive et systémique dans tous les domaines politiques concernés par les risques climatiques et à proposer une initiative sur la résilience de l’eau.
Des échanges en cascade et des prises de position fortes
Au-delà des discussions au sein du Conseil, la présidence belge a également organisé une série d’événements pour sensibiliser et rassembler les acteurs impliqués dans la gestion des risques climatiques, comme :
- Le Sommet Climate Chance Europe 2024 Wallonie du 8 et 9 février 2024 qui a débouché sur la déclaration de Liège. Celle-ci a été adoptée par une centaine d’acteurs non étatiques dont des entreprises, des chercheurs, la société civile, des collectivités locales. Elle appelle la prochaine Commission à renforcer son ambition au-delà de la stratégie d’adaptation de 2021, en abordant les vulnérabilités et les besoins politiques identifiés dans l’EUCRA, avec des recommandations spécifiques.
- Le Forum d’adaptation de la Mission 2024 qui a réuni près de 450 autorités locales et villes les 22 et 23 mai 2024 à Bruxelles pour partager les meilleures pratiques et forger des partenariats qui sont essentiels pour renforcer la résilience climatique. Les participants ont souligné le rôle important que l’UE peut jouer pour soutenir l’innovation, l’échange de connaissances et la mise en œuvre de solutions sur le terrain.